Comme à presque à chaque fois, y’a une galère, donc aujourd’hui au programme c’était positif au test Covid qu’ils demandent à l’entrée du temple.
Forcément ils ne m’ont pas laissé rester, ce qui est tout à fait logique, mais ça fait bien chier.
De mon côté, pas vraiment de symptômes, j’avais juste le nez qui coule, mais bon avec les allergies je suis habitué donc ça ne m’a pas tellement alerté.
Du coup, j’ai repris l’un des mini bus jaunes, qui fait le trajet vers Mae Hong Son pour y rester quelques jours pour enfin revenir une fois négatif.
Le pire dans l’histoire c’est que je pensais déjà l’avoir rechopé quand je suis passé à Sukhothai, donc là encore une fois à Pai c’est quand même abusé (cette fois-ci j’ai le test à l’appui, mais pas la première fois).
La situation a tranché une décision, celle d’étendre le visa qui était déjà proche de sa date d’invalidité.
Cela ouvre donc un peu plus de marge de manœuvre, mais je vais donc passer 2 mois en Thailand, soit un peu plus que prévu.
Ayant le temps, je vais donc essayer de faire une retraire de type vipassana (10j le tout en silence) et après ça j’irai faire un tour à Chiang Rai avant de partir vers le Laos.
En tous cas, c’est le plan pour le moment, mais on a bien vu que chaque imprévu amène son lot de changements…
Il s’agit d’un endroit vraiment agréable qui est grand, très bien entretenu par les volontaires que nous sommes lorsque nous sommes au temple. Il s’agit d’un temple bouddhiste qui enseigne la méditation et Vipassana, ils enseignent principalement aux étrangers en anglais, mais aussi en Thaï même s’il n’y a que peu de Thai. Lorsque j’y étais sur les 50-60 personnes, il y avait peut-être 5 Thai (en dehors des moines). Le planning est somme toute rempli, les activités et enseignements s’enchainent, même s’il y a évidemment du temps pour soi !
En tout cas réveil 5 heures du matin… ça pique un peu au début ! En plus d’avoir appris énormément sur la méditation et le bouddhisme, j’ai gagné 30 points d’expérience en balayage de feuille et faculté à marcher pied nu dans la forêt ! 😀
Mon temps passé à Wat Pa Tam Wua fut vraiment très intéressant. Autant j’avais déjà essayé la méditation quelquefois de mon côté, sans vraiment être très sur de quoi faire, là j’ai l’impression d’avoir vraiment reçu les clés pour pouvoir progresser sans me demander si ce que je fais a du sens. Les enseignements sont pour moi une réelle nouveauté et une aide pour comprendre se qui drive notre pensée et comment arriver à la maitriser.
Du peu que j’ai pu réaliser, il y a plusieurs choses que j’ai cru comprendre sur le plan théorique, mais pas encore atteint à travers la pratique… cela nécessite du temps. C’est un peu comme si on donné une balle de basket à quelqu’un qui ne connait pas ce sport, de lui-même il ne saurait pas quoi faire avec la balle, doit-elle être fixe, lancer aux pieds, rebondir ? Et une fois la maitrise/compréhension de la balle accomplie, quel est le but de cette balle, difficile de savoir qu’il faut visée le panier si on ne se rend pas compte qu’il est là, et puis viens la question du comment, ou via quelle technique.
Brève analogie, pour comparer ce que j’ai cru comprendre ici, il n’y a pas de je, mais deux partie distincte, à savoir le corps qui n’est finalement qu’un récepteur de sensation, et l’esprit ou la pensée. L’objectif est donc dans un premier temps de dompter son esprit, et c’est là qu’intervient la méditation de pleine conscience, être capable de faire le vide de toutes les pensées qui peuvent survenir, quel quelle soit, et d’arriver à ressentir le corps, avec la pratique l’objectif est de se libérer des pensées qui viennent le plus longtemps possible, et lorsque celle-ci arrive, réussir à les observer et les reconnaitre puis les mettre de côté/faire disparaitre. L’idée est d’avoir le contrôle de ses pensées.
Selon les enseignements que j’ai pu avoir, le corps et l’esprit son donc deux chose distincte, et l’esprit qui arrive avec des pensées, n’est pas quelque chose de persistant, mais une sorte de nouvelle itération à chaque fois que celle-ci émerge. Il y a aussi une sorte de la hiérarchie, de l’esprit, celui qui peut faire passer les émotions, mais le vrai esprit est celui qui est « aware », capable de reconnaitre les pensées comme telles.
Je ne suis pas sur de très bien expliquer ce processus, mais avec de la pratique tout prend sens. C’est même assez impressionnant de se rendre compte que tout cela s’approche d’une science, il ne s’agit pas ici de croire et d’avoir la foi en quelque chose d’impalpable, mais bel et bien de travailler sur soi même pour atteindre un différent niveau de compréhension. Je pense que j’ai eu à travers cette première expérience, les outils et processus qui permettent d’avancer dans cette recherche, mais c’est comme un sport, personne ne devient Mickaël Jordan sans pratique régulière.
Je pense réellement que c’est quelque chose que j’aimerai approfondir… à voir si j’arrive à avoir cette rigueur dans la régularité.
Il existe différentes formes de méditation, assises, couchées, debout, et en marchant. Dans le temple, ils enseignent 3 formes, assis, couché et en marchant, chacun ayant des préférences. D’ailleurs pour moi c’est assez clair, je suis beaucoup plus concentré et « mindfull » lors des méditations en marchant, j’ai posé la question à l’un des moines sur ce qui explique que l’on puisse être beaucoup plus réceptif à l’un des moyens plus qu’un autre, sa réponse : dans ma vie précédente, je marchais beaucoup, ce qui crée cette différence.
Autant sur la partie méditation, esprits, corps et toute cette pratique, je suis alaise, autant sur le principe de vie antérieure je suis beaucoup moins convaincu, c’est sur ce genre de point que je fais glisser le bouddhisme dans la religion.
Finalement, la mindfullness c’est la première étape pour pouvoir devenir « the knower ». Une sorte de strate où l’on devient conscient du corps et des pensées de manière dissociée.
Pendant mon temps au temple, j’ai suivi le régime strict du silence. Durant tout mon séjour, je n’ai donc pas parlé une seule fois ni lu, ni écris, ni téléphone, etc. Pour ma part cela ne m’a pas semblait difficile, selon moi la partie la plus dure c’est le fait de dompter son esprit pour lui faire évacuer les pensées et rester dans cet état de « mindfullness ». Mais je pense que cela est vraiment personnel, ce sera peut-être l’inverse pour quelqu’un d’autre.
Avec un peu de recule, je ne suis pas certain que le fait d’être en silence complètement soit si bénéfique que ça. Si je devais me relancer dans une expérience de la sorte, j’adopterais une posture hybride.
C’est-à-dire reste seul avec moi-même le plus souvent possible, mais aussi ouvrir la porte à des échanges avec les personnes présentent autour de moi à certains moments. En tant que débutant, il y a probablement beaucoup à apprendre à travers la pratique des autres. En tous cas, c’était une sorte de challenge pour moi que je suis content d’avoir relevé.
Concernant les choses un peu étonnantes que j’ai pu apprendre, il y a par exemple l’explication sur l’origine de la couleur des « robes » que portent les moines. Il s’agirait à l’origine du fait que les moines étaient très pauvres (par choix ceci dit) et venaient à récupérer les habits des moines décédés, et lorsque les morts se décomposent, il devient jaunâtre d’où la couleur actuelle. Glauque 😉 .
De même pour les mains en forme de prière qui sont la représentation de l’offrande de la fleur de lotus en 3 étapes, An-cha-lii (les mains en mode prière) , Wan-tha (pareil, mais on les monte au-dessus de la tête) et A-phi-waat (on s’incline). J’ai aussi appris les trois « pilliers » que sont les 3 gem, Buddha, Dhamma (les enseignements), Sangha (les disciples, les moines donc…).
Il y a aussi des moments où l’on chante en Pali (prononcé Bali), Thai et Anglais, le matin et le soir principalement, c’est d’ailleurs assez long (presque 1 heure), et enfaite le Pali est conservé, car c’est dans cette langue que le Buddha a écrit ces enseignements, du coup pas de problème de traduction !
Vous l’avez surement compris en lisant cet article, mais cette expérience était vraiment enrichissante, je n’ai aucun regret d’avoir passé ces quelques jours a Wat Pa Tam Wua ! Je me dis même qu’y revenir pourrait être vraiment sympa… pas de là à finir moines mais quand même 😉
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